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NBA: Wembanyama, déjà un trophée de plus?

Victor Wembanyama, acte 1. Après des débuts que certains estimaient timides pour ses quatre premières sorties NBA (tout est relatif), Wemby a sorti une performance monstrueuse hier pour venir à bout des Suns de Phoenix, l'un des favoris au titre, pour la deuxième fois en trois jours. Et s'il avait été précieux lors du premier affrontement (18 points, 8 rebonds, 4 contres), il a tout simplement été monstrueux hier, claquant 38 points et 10 rebonds. Des performances dignes d'un joueur luttant pour le titre de MVP de saison régulière. Attention à l'enflammade, nous en sommes encore bien loin. Mais ce genre de démonstration n'est pas anodin. Wembanyama est bel et bien différent des autres, et pour ceux qui en doutaient, il l'a prouvé la nuit dernière.

Wembanyama, comme à la parade

Son début de saison était finalement somme toute assez neutre. En tout cas, par rapport aux attentes qu'il suscitait. 16.2 points de moyenne sur ses quatre premières rencontres, pas mal de pertes de balle, aucun double double, et surtout une certaine incapacité à gérer ses émotions, l'obligeant souvent à aller faire un tour sur le banc, pénalisé par les fautes. Sans doute l'appréhension de découvrir ce qu'est la NBA. Wembanyama semblait presque rattrapé par sa jeunesse, lui qui a pourtant l'habitude d'être sous le feu des projecteurs depuis tant de temps.

Et puis, le match d'hier est venu rappeler à quel point il est unique. Unique en son genre. Unique tout court. Pourtant opposé à Kevin Durant, pas le plus mauvais quand il s'agit de défendre, il a sorti un match presque parfait, quelque chose qu'aucun rookie ou presque n'a été en mesure de faire dans toute l'histoire de la grande ligue. Avec 103 points, 40 rebonds et 11 contres en cinq rencontres, il est le premier depuis le Shaq a atteindre de tels chiffres. Il a clairement “step up” hier soir et a laissé sans voix les acteurs de la NBA.

Il n'y a qu'a voir les hommages à l'issue de la rencontre. Notamment d'un certain Kevin Durant, idole du français : “Je crois qu’il a inscrit au moins 18 points sur des lay-up sur contre-attaque. Et puis on a changé sur lui, et il s’est retrouvé dans la raquette à récupérer des passes lobées. Il est bon, il est vraiment bon. Il n'en a pas trop fait, n'a pas trop porté la balle, n'a pas été trop individuel, il est resté simple, c'est ce que font les grands joueurs. Je ne vois personne comme lui en NBA. Je sais qu'on est tous les deux grands et maigres, je sais qu'il m'a regardé jouer étant plus jeune, mais il en a regardé plein d'autres, dont il s'est inspiré. Il est unique. Il va créer sa propre histoire. “

Le chemin est encore long, mais pour des débuts, on a connu pire.

Une timide concurrence

Le contraste est d'ailleurs saisissant avec les rookies de sa cuvée. Si l'on excepte Chet Holmgren, drafté l'an dernier mais qui débute seulement après une saison blanche, les autres néophytes semblent avoir bien plus de mal à se lancer. C'est le cas de Scoot Henderson. Avec le départ de Lillard, le natif de Marietta tourne à seulement 8.8 points de moyenne, 2.2 rebonds et 4.6 passes. Surtout, son pourcentage horrible au shoot (34%, à peine 10% à trois points!) et ses 4 pertes de balle par match font tâche.

Brandon Miller est quant à lui quelque peu plus régulier. Rien de bien folichon dans le pâle début de saison des Hornets mais avec 15.5 points et 5.8 rebonds, il est une des satisfactions de Charlotte, en sortie de banc. Les frères Thompson semblent encore un peu légers, et le reste de la meute apparaît tout de même un peu friable pour tenir la distance et venir jouer des tours à Wembanyama dans un domaine bien particulier.

Le titre de ROY déjà acquis?

Ce domaine, c'est le classement du Rookie Of the Year. En effet, ce titre honorifique, bien qu'il ne soit pas une priorité, marque les esprits pour tous les nouveaux venus en NBA. Et c'est forcément le cas de Victor Wembanyama. S'il lui reste évidemment beaucoup de chemin à parcourir, son match XXL la nuit dernière a forcément intrigué. Et sur sa lancée, il pourrait encore réaliser quelques cartons. Dans une organisation gérée de main de maître par un coach comme Popovich qui saura le choyer, il devrait être capable de réaliser une saison pleine.

Mais cela n'est pas forcément gage de récompense en fin de saison. Il n'y a qu'à voir les derniers exemples en date. Sur les cinq dernières saisons, seul Paolo Banchero, l'an dernier, a remporté le trophée de ROY en ayant été drafté en première position. Ils ne sont même que quatre sur les dix dernières saisons (Ben Simmons, un an après sa draft, Karl Anthony Towns et Andrew Wiggins). Les surprises sont légions, il n'y a qu'à voir Malcolm Brogdon, seulement 36ème en 2016, ou encore Michael Carter Williams, 11ème en 2013. Non, Victor Wembanyama n'est pas à l'abri d'un rookie qui se dévoile et explose tout sur son passage. Il est en revanche bien parti pour réaliser une saison à la hauteur de son talent.

Le match réalisé hier soir par Wembanyama lors de la victoire des Spurs contre les Suns restera comme une date importante dans la saison. Après des débuts corrects mais timide, Wemby a frappé un grand coup. Le voilà lancé pour de bon dans son aventure NBA.

Le cœur meurtri par la fin de carrière de Rodgeur, je m'en remets au stepback de The Beard. Rien de tel qu'un Vélodrome incandescent pour me faire chavirer de bonheur

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