Star à Georgia, prospect parmis les plus attendus de cette Draft, Anthony Edwards est actuellement sous le feu des projecteurs. Comparé à Donovan Mitchell par l'analyste d'ESPN Mike Schmitz, Edwards est de toute évidence un talent brut. 

Les points forts 

Les qualités athlétiques

Physiquement, Anthony Edwards est déjà largement au niveau de la NBA. Si cela n'est pas le cas dans tous les domaines, dans ce domaine cela crève les yeux. Sur le plan athlétique, le seul point noir est, peut-être, son premier pas qu'il pourrait rendre encore plus tranchant. Pour le reste, Edwards est un athlète accompli et complet. Sa vitesse de course et sa vitesse latérale font de lui un joueur capable de couvrir tout type de joueur du poste 1 à 3 mais aussi de prendre de vitesse ses vis à vis de manière très régulière.

Enfin, sa grosse détente en fait un dunkeur redoutable qui peut mettre n'importe quel défenseur dans les highlights de la semaine.

Le jeu en pénétration

Si, comme nous le verrons dans les points négatifs, son jeu en pénétration n'est pas parfait, il présente toutefois de nombreuses qualités. Tout d'abord, sa capacité de dunk, facilitée par son physique, fait naturellement de lui un joueur dangereux sous le cercle. Avec son premier pas plutôt rapide, il arrive d'ailleurs régulièrement à créer des différences qui lui offrent des paniers faciles en dunk ou en lay-up.

Pour ce qui est du côté plus technique, sa capacité à finir des deux mains lui permet également de créer un vrai danger lorsqu'il attaque le cercle. Du côté de sa palette de finition, la maîtrise de l'euro step est encore une corde de plus qu'il semble avoir ajouté à son arc cette saison. Malheureusement, au delà de cette belle palette technique, un défaut majeur l'empêche d'être létal en pénétration. Ce défaut, que nous développerons plus bas, n'est autre que sa tendance à oublier ses coéquipiers et forcer ses actions.

La création

Sa première qualité dans ce domaine est sa capacité à se créer ses propres tirs. S'il a tendance à forcer ses tirs, il est également tout à fait capable de se créer son propre espace pour shooter. Son handle lui permet en effet, grâce à la vitesse de ses dribbles, de créer le petit espace que son shoot nécessite.

Lorsqu'il s'agit de créer pour ses coéquipiers, Edwards montre également une vraie qualité de passe. Si, dans le jeu de position, la création n'est pas son point le plus fort, c'est tout le contraire en contre-attaque. En effet, lorsqu'il récupère un rebond Edwards envoie souvent de belles passes qui traversent tout le terrain pour arriver dans les mains de ses coéquipiers démarqués dans le camp adverse. À cette occasion, il montre également une diversité dans ses passes qui laisse entrevoir en lui le potentiel d'un excellent playmaker.

Le potentiel

Plus qu'un joueur accompli et prêt à rentrer en NBA comme Okongwu, Anthony Edwards est un diamant à polir. En effet, il ne fait pour l'instant que toucher du doigt son immense potentiel. Pour voir cela, prenons l'exemple de son tir. Sa mécanique est très belle, classieuse même, et sa palette de tir très importante. Pourtant, son pourcentage n'est encore que de 40% ce qui est très insuffisant. Ce potentiel se sent également défensivement puisque dans les soirs où il a envie de défendre, Edwards est un joueur dont le physique et la lecture du jeu le rendent difficile à manœuvrer pour tout joueur extérieur.

Les points à améliorer 

La concentration défensive

Comme nous l'avons vu, son potentiel défensif semble réellement très important. Toutefois, il arrive bien trop souvent qu'Edwards s'endorme de ce côté du terrain et laisse filer son adversaire. Si cela est un défaut que bon nombre de joueurs de son âge ont, il pourrait rapidement lui attirer les foudres de son futur coach. En effet, il a le potentiel pour être un très bon défenseur. Rapide, puissant et doté d'une bonne lecture du jeu, il a toutes les clefs en main pour s'imposer de ce côté du terrain. Pour cela, il faudra absolument qu'il s'implique plus et apprenne des joueurs d'expérience qu'il aura autour de lui.

Sa sélection de tir

Offensivement, c'est le plus gros point faible d'Anthony Edwards. Son pourcentage de 40 % de réussite au tir dont 29 % à 3 points le montre assez clairement. Lorsqu'il est sous pression, il a souvent tendance à paniquer et à tenter des tirs très compliqués qui se terminent forcément par une très grande proportion de tirs manqués. Son match contre Okoro en NCAA cette saison en est d'ailleurs symptomatique.

En dehors même de cela, Edwards prend, pour l'heure, beaucoup trop de jumper. En effet, plus de la moitié de ses possessions cette saison se sont terminées par un tir. À titre de comparaison, c'est plus que James Harden dans sa deuxième saison en NCAA. Il prend également un peu trop de tirs à mi-distance, très près de la ligne des 3 points. À l'inverse, sa moyenne de tirs pris en catch&shoot est inférieure à 1 par match : dommage pour un joueur dont le shoot est aussi fluide. Le développement de son jeu sans ballon et donc en catch&shoot pourrait l'aider à passer un palier supplémentaire en attaque.

Enfin, en pénétration, Edwards doit également progresser pour lever un peu plus la tête et profiter des différences qu'il crée pour servir ses coéquipiers démarqués.

Son playmaking est également un point qu'il devra améliorer, notamment sur pick&roll où il manque encore de vision et de compréhension de cette situation.

La draft : quelle intégration aux Timberwolves ? 

Pour l'instant, Edwards semble être la cible logique des Wolves avec leur premier choix. Associé à KAT et D'Angelo Russel, il serait la troisième option d'une équipe très ambitieuse dans un futur proche. Si cela peut sembler une très bonne chose, l'absence – pour le moment – de vétéran à son poste capable de l'encadrer pourrait être un soucis pour lui.

photo en une : the daily dunk