En exclusivité mondiale, l’interview d’Earl Simon
Les plus anciens se souviennent de Mister Ed, le cheval qui parle. C’était un feuilleton télévisuel drôle, plein de poésie. Nous avons retrouvé en exclusivité un autre équidé qui parle, il se nomme Earl Simon. Mais disons le de suite, c'est bien moins drôle… Laissons-lui le micro !
Bonjour Earl Simon, pour wesportfr.com , donnez-nous votre opinion sur votre “balade” Suédoise?
Tout d'abord au nom de tous ceux de ma race, permettez-moi de vous remercier de me donner la parole. C'est tellement rare que nous chevaux pouvons-nous, nous expliquer.
Tout d'abord, je tiens à dire que j'ai été bien choyé par mon entourage. Lorsque je suis arrivé en Suède, j'avais un moral à toutes épreuves. Pour la première fois de ma vie, Franck Ouvrie, mon driver m'a fait comprendre que j'aurais deux courses à courir dans la journée.
Ils appellent cela des “batteries”. Le but est de finir dans les quatre premiers si l'on veut courir la finale. Je me suis dit, je n'ai qu'à finir cinquième et je serais tranquille…mais Propulsion, un bon gars Suédois et qui parle bien Français, m'a mis au courant des conditions. Si tu ne finis pas dans les quatre tu disputeras, la consolation. La honte pour moi.
Alors, je me suis dit, vais leur faire voir que nous les trotteurs Français nous en avons dans les tripes. Comme Dijon, l'an dernier je vais leur mettre une trempe aux Suédois. Vont pleurer leurs mères !
1 ère batterie.
Bien que n'étant pas narcissique, je me rends compte aux heats d'avant-courses, que je suis bien plus beau que les autres. Franck me connait bien. Il assure le coup. On gagne facilement en 1'09″5 devant un certain Missle Hill. Un gentil trotteur, mais bon rien à voir avec moi.
Avec mes grandes oreilles, j'entends que je vais avoir une demi-heure de récupération de plus que ceux de la seconde demi-finale. C'est cool leurs “batteries”.
La finale
J'ai bien récupéré. Il paraît que Cokstile, un semi-Italien a été 0,2secondes plus vite que moi. Même pas peur.
Voici l'heure du départ. Je suis mieux placé derrière l'autostart que pour ma première course cette fois-ci. Ma collègue Française, Billie de Montfort perd toute chance au départ. Elle a peut-être eu raison “la vieille”. Ah si on savait l'avenir…
Franck me place dans le groupe de tête sans aucun effort. Tout se déroule bien. Entrée de ligne droite, mon driver me demande d'avancer, mais comme je suis grand, j'ai un peu de mal à passer au milieu de ces “nains”. Je sens que j'ai bousculé quelque peu Cokstile, mais rien de grave. Par contre mon copain, Propulsion m'inquiète, il va bien plus vite que moi. Le poteau arrive et je ne peux que finir troisième. Je suis content pour Propulsion. Je demande d'un coin de l’œil pardon à Cokstile de l'avoir gêné.
Pas grave, ça peut arriver, mon grand me dit-il. N'importe comment, je suis revenu prendre la deuxième place. Tu m'as juste obligé à faire un effort plus important.
Entre chevaux, on ne s’engueule presque jamais, pas comme vous les humains…
Et là c'est le drame
Franck Ouvrie et mon entraîneur Jarmo Niskanen sont satisfaits de ma performance. Mais les sourires se figent lorsqu'ils apprennent que je suis distancé de la troisième place pour avoir bousculé quelques peu le deuxième…Va comprendre cela toi ! Il y a bien que les humains pour prendre de pareilles décisions aussi…bêtes!
Enfin, me voilà disqualifié…Je suis écœuré par la décision prise par les commissaires de Solvalla. Je me suis pris 5000 bornes en camion pour pas grand-chose. En plus, mon driver a dû payer 7000 euros d'amendes…Lorsque je vais raconter ça à mon copain, Bold Eagle ! Je sais ce qu'il va me dire. Nous n'avons rien à foutre là-haut, crois-moi, j'ai donné…
Vidéo de la finale 2020 de l'élitlopet
Pour conclure je peux vous dire que le prochain Suédois que je vois à Vincennes, il a intérêt à se tenir droit, sinon je lui envoie une de ces ruades ! Je suis un sportif, mais faut quand même pas me prendre pour un pigeon. Je suis un trotteur honnête et droit moi !
On vous remercie pour votre franc-parler, Monsieur Earl Simon. On vous tire notre chapeau pour votre performance et au sang-froid de Franck Ouvrie qui a su garder son calme…