Formé à Laval où il a fait ses premières armes, Pierre Gibaud est une figure emblématique de la ligue 2. Passé par Le Mans en début de carrière, c’est au Red Star FC puis à Carquefou que le lavallois de naissance est entré dans la lumière. Transféré à l’été 2014 au FC Sochaux-Montbéliard, le défenseur de 30 ans évolue désormais à Grenoble ! Rencontre !
Bonjour Pierre, pouvez-vous nous raconter vos débuts dans le foot ?
J’ai commencé en 1994/1995 à l’âge de 6 ans au Stade Lavallois ! J’habitais la ville, j’avais juste une rue à remonter pour aller au centre d’entraînement du club. J’allais voir les entraînements là-bas et donc mes parents m’ont inscrit en débutant, puis j’ai fait toutes mes classes jusqu’au niveau professionnel. J’ai toujours baigné dedans, non pas parce que mes parents et ma famille étaient une famille de footeux, loin de là même, mais parce que j’ai tout de suite accroché au foot et la proximité m’a permis d’être souvent là-bas !
Vous avez été formé à Laval, vous y découvrez le monde professionnel ! Que retenez-vous de cette époque ?
Que des bons souvenirs excepté mon départ. Je pars car le club perd son statut professionnel après deux années où on échoue à la remontée en ligue 2. C’est un peu bizarre car je signe ensuite au Mans, chez « l’ennemi » de Laval ! Sinon évidemment ça reste de très bons souvenirs, j’ai fait toutes mes premières fois là-bas, mon premier match en pro !
Quel était ce premier match pro ? Vous vous en souvenez ?
Oui ! C’était contre Valenciennes ! On est venu me chercher un mercredi en cours, en me disant qu’il fallait que j’aille m’entraîner avec les pros. Je fais mon premier entraînement avec l’équipe première, et le vendredi je suis aligné dans l’équipe qui démarre face à Valenciennes à domicile. Tout a été très vite, c’est un très bon souvenir même si on a perdu ! (rires)
Transfert au Mans, la renaissance en National au Red Star puis Carquefou, et enfin la signature à Sochaux en 2014. Comment vivez-vous ce moment ?
Je sors de deux bonnes saisons en National ! J’avais plusieurs clubs qui étaient intéressés, et je choisis Sochaux en me disant que c’était un club qui venait de descendre et qui allait jouer la montée ! A l’époque je me disais que c’était un bon club familial, bien structuré, que ça allait me correspondre. Je signe là-bas en tant que doublure de Julien Faussurier, latéral droit, je me dis que je vais devoir me faire ma place quitte à ne pas avoir un temps de jeu conséquent. Au final j’arrive à m’imposer, je termine la saison à 31 titularisations je crois ! Première saison très aboutie et j’ai continué comme ça. Je suis arrivé sur la pointe des pieds, puis je me suis mis au niveau exigé du club et de la ligue 2, et ça s’est super bien passé finalement.
Lors de vos deux dernières saisons au FCSM, il y a la mise à l’écart d’Albert Cartier, L’arrivée de Peter Ziedler, l’opération du pied et enfin la résiliation avec le club. Que s’est-il passé pour vous ?
Lors de mon avant dernière saison à Sochaux, je débute arrière gauche, ce qui n’est absolument pas mon poste mais le club n’arrivait pas à recruter ! Je fais toute la saison à ce poste par défaut, puis Albert Cartier me met à l’écart au mois de mars 2017, sans explications sans savoir pourquoi, encore aujourd’hui. Ni lui, ni le club n’a su m’expliquer. Je suis parti avec la réserve où ça s’est très bien passé puis je suis revenu à la reprise avec Peter Ziedler ! J’ai été contraint de me faire opérer du talon, puis après ma convalescence j’ai fait mon retour en tant que titulaire pour la fin de saison, donc très content que ça se soit bien passé sur le plan physique ! Lors de la dernière reprise, le club m’a signifié que j’avais un trop gros salaire et qu’ils auraient du mal à me payer. La solution si je voulais jouer, c’était que je fasse un effort sur mon salaire, que je le baisse de 50% !! Si je ne voulais pas le diviser, ils m’avaient prévenu qu’ils allaient faire jouer d’autres joueurs, que je serai mis à l’écart, que ça allait être une saison compliquée pour moi et que je ne jouerai pas. Donc j’ai commencé à chercher ailleurs et j’ai trouvé Grenoble. Heureusement que ça se passe comme ça, car ce que je vis ici avec Grenoble, je ne l’aurais jamais vécu avec Sochaux. C’est très bien comme ça !
Qu’est-ce qui vous a séduit dans ce projet ?
Je connaissais Steven Pinto-Borges avec qui j’ai joué à Carquefou ! C’était lui le capitaine de Grenoble lors de la montée, il m’a donné son avis sur le groupe, sur le club, et ça a été que des avis positifs, que des éloges ! Je connaissais le coach aussi. Je suis arrivé dans un groupe avec une superbe ambiance, que des bons mecs ! Ça m’a manqué pendant mes années sochaliennes. Je suis arrivé d’un monde amateur où ce sont que des bonnes ambiances, et j’arrive à Sochaux où il n’y avait pas spécialement d’ambiance dans les vestiaires. À Grenoble il y a une cohésion de groupe, une solidarité, et rien que ça, ça me convient ! On a la chance d’avoir de bons résultats, la bonne ambiance se pérennise avec le temps grâce à ça également.
Est-ce que vous vous attentiez à ce que Grenoble réussisse aussi bien ?
Généralement les promus réussissent bien en ligue 2, c’est un championnat homogène. Grenoble a puisé ses forces la saison dernière sur la solidité défensive, et on a gardé ça ! On aurait pu surprendre sur 4/5 matchs, là on arrive à une quinzaine de matchs joués, on est toujours en haut du classement. On n’est peut-être plus vu comme une surprise, plus comme « le petit promu qui est sur une bonne dynamique ». C’est bien d’entretenir ça, je ne suis pas surpris car je connais bien la ligue 2, on fait ce qu’il faut pour être là où on est, donc c’est très bien !
La patte Philippe Hinschberger y est pour quelque chose ?
Oui, il sait nous garder dans cet été d’esprit où on n’a rien à perdre, tout se passe bien ! Il nous enlève la pression des résultats et la pression qu’on a sur nous également. Je le connais, mais pour ceux qui découvrent le niveau, ne pas avoir cette pression sur soit c’est super ! On s’est mis dans les meilleures conditions pour ne pas avoir peur, pour ne pas jouer nos matchs avec la crainte. Les joueurs plus le coach, ça donne une bonne mayonnaise, c’est pour ça que ça se passe bien !
Grenoble est à 5 points du 1er au classement, 4 points du deuxième, quelles sont les ambitions du club pour la suite ?
L’ambition première du club est de se maintenir ! Je pense qu’il faut pérenniser le club en ligue 2. Maintenant c’est sûr que vu le début de saison et les résultats, on parle de nous comme le trouble fait, comme le club qui joue la montée. Mais le temps qu’on n’aura pas acquis le maintien, on le jouera toujours ! C’est sûr que si on l’obtient rapidement, on pourra se projeter sur la fin de saison et pourquoi pas aller chercher un barrage. Mais avant tout, obtenir le maintien le plus rapidement possible, pour ne pas avoir de pression sur la deuxième partie de saison.
Samedi vous affrontez le RC Lens, une équipe qui commence très bien sa saison mais qui enchaîne sur 3 défaites. Quel est votre état d’esprit à l’approche de cette journée ?
On le voit comme un test ! On va pouvoir se mesurer à ce qui se fait de très bien dans ce championnat, qui plus est à l’extérieur ! Certains vont découvrir Bollaert, l’ambiance, on tous envie d’y être. Ça va permettre de nous juger car on joue Metz la semaine prochaine à domicile. On va voir si dans les gros matchs on va pouvoir rivaliser ! Il faut toujours se méfier d’une bête blessée, il ne faut pas y aller trop confiant, après on n’a pas grand-chose à perdre là-bas ! On va essayer de faire un bon résultat, on est capable d’aller gagner là-bas, ça j’en suis persuadé.
Pendant votre convalescence à Sochaux vous avez commenté les matchs de l’équipe première sur France Bleu Montbéliard, une reconversion post-carrière est envisageable ?
Quand on est blessé sur de longue durée, on pense à la reconversion. Aujourd’hui je suis sur le rectangle vert, je ne me pose pas trop ces questions-là. Peut-être que des portes vont s’ouvrir quand mon âge sera un peu plus avancé, mais pour l’instant je croque à pleines dents les matchs, les entraînements, je penserai à ça un peu plus tard. On verra, ça peut être envisageable.
Merci à Pierre Gibaud pour sa gentille et sa disponibilité. Nous lui souhaitons une très bonne saison, et bonne continuation dans sa carrière !
Photo Une : grenoblefoot.info