Figurant parmi les favoris au titre de rookie offensif de l’année, le quarterback des Chargers s’est très rapidement imposé comme un titulaire indiscutable. Retour sur ses premiers pas réussis en NFL.
Après une feinte de passe inspirée, Justin Herbert (1,98 m, 107 kg) se jette dans la end zone des Jaguars pour donner un avantage définitif aux siens. Par son deuxième touchdown à la course de l’année, le quarterback vient d’assurer sa première victoire sous le maillot des Chargers avec une prestation solide à la clé : 347 yards et trois touchdowns dans les airs. Pour la septième semaine de saison régulière, le natif de l’Oregon (22 ans) voit enfin ses performances récompensées.
Une adaptation express
Car si son premier succès a mis du temps à se dessiner, Justin Herbert a rapidement montré sa capacité à endosser le costume de quarterback numéro un. Pour sa première titularisation à la place de Tyrod Taylor en deuxième semaine, il a affronté les champions en titre. Face aux Chiefs, le rookie a arraché les prolongations en signant 311 yards accompagnés d’un touchdown à la passe et à la course. « J’ai été agréablement surpris, avoue Benjamin Bernard, commentateur NFL sur beIN Sports. J’étais un peu dubitatif de manière générale à son sujet. Surtout, je ne pensais pas qu’il jouerait aussi vite en NFL, et certainement pas aussi bien. » Des débuts encourageants qui ravissent très vite les supporters, dont Emilien de Chargers Nation France. « Il s’est montré particulièrement efficace dans l'improvisation. Il a su grappiller des yards à la course, trouver des receveurs dans des positions délicates. Je l'ai trouvé plutôt serein » Justin Herbert est monté en puissance au fil des matchs, jusqu’à battre le record de touchdowns (36) et de passes complétées (396, 66,6%) sur une saison pour un rookie. « C’est une véritable réussite. Sans parler des records qu'il a battu, il a porté l'attaque (ndlr : 4336 yards et 31 touchdowns à la passe), se réjouit Emilien. Il a apporté un souffle nouveau à cette équipe et à ses fans qui n’avaient connu que Philip Rivers depuis 2004. Il a su nous le faire oublier dès sa première saison. »
Un bilan collectif en demi-teinte
Mais malgré des prestations individuelles très satisfaisantes, Justin Herbert boucle l’exercice 2020 avec sept victoires contre neuf défaites. Un bilan voué à s’améliorer, notamment par des progrès du quarterback. « Aussi bon soit-il, Justin Herbert n’est encore ni un leader, ni un gestionnaire, ni un clutch player pour le moment. Il a eu des occasions d’aller gagner des matches, ce qu’il n’a pas su faire », estime Benjamin Bernard. Des axes de travail qu’a également relevé Emilien. « Il doit encore parfaire ses prises de décisions, il a fait des erreurs. Certaines étaient normales pour un rookie, d’autres étaient bien évitables. » Sa progression pourrait être facilitée par des renforts au sein des Chargers, notamment au poste de running back. En 2020, la franchise de Los Angeles est la 18e de la ligue en termes de yards gagnés au sol (1784). « Ce n'est pas un si mauvais classement, surtout avec la blessure d’Austin Ekeler. Mais on manque tout de même d'un véritable soutien de poids au sol, poursuit le fan des Chargers. Quant à la ligne offensive… C'est le même problème depuis quelques années. À gauche, c’est faible. À droite, les arrivées de Trai Turner et Bryan Bulaga n'ont pas eu l'effet attendu. » Un constat appuyé par les statistiques. Cette saison, Justin Herbert est le quarterback qui a subi le plus de pressions par la défense adverse (177).

Mais au-delà des joueurs, c’est aussi le staff qui est mis en cause. « La principale raison de la plupart des défaites des Chargers, c'est le coaching : des décisions hasardeuses, un clock management incompréhensible, une gestion des temps morts honteuse, un play calling lamentable », regrette Emilien. Un mécontentement partagé par la franchise de Los Angeles. Lors du remplacé par Brandon Staley. Pour confirmer son excellente première saison, Justin Herbert suivra donc un nouveau cahier de jeu. Suffisant pour rêver de playoffs ?
Crédits photo de Une : Jason Behnken – Associated Press