Vous n'avez bien sûr pas pu passer à côté de l'info, hier soir, comme chaque année, la NBA délocalisait un match en Europe. Une nouvelle fois à Londres. Au lendemain de cette soirée pas vraiment comme les autres, petit aperçu pour ceux qui ne peuvent pas forcément traverser l'Atlantique pour réaliser leur rêve.
Avant-match : Knicks, Knicks, Knicks
On ne va pas se mentir, NY fait beaucoup plus fantasmer à travers le monde que les Wizards. Nous débarquons sur les bords de la Tamise mercredi, veille du match, pour tâter un peu le pouls de la ville (et aussi profiter un peu de ses pubs). Maillots des Knicks sur le dos (on est pas forcément fans mais il fallait bien choisir un camp), casquette vissée sur la tête on croise, dès la navette entre l'aéroport et le centre-ville, deux allemands accoutrés exactement comme nous. C'est bon, on est bien au bon endroit. Arrivé dans le quartier de Westminster où se trouve notre hôtel, plus une seule trace de NBA. “Un match de qui ?” nous demande le réceptionniste. On en avait presque oublié qu'on était dans un pays où le basket n'a pas vraiment percé.
Jour J. On décide de se rendre à l'O2 Arena quelques heures plus tôt pour se mettre dans l'ambiance. La soirée Trashtalk est prévue pour 17h et on est un peu en avance. Pas grave, on visite cette salle qui ferait pâlir Bercy. Un véritable centre commercial avec des dizaines de restaurants et pubs, un bowling, un centre de Base Jump artificiel, un multiplex, des boutiques à ne plus savoir où donner de la tête. Et au milieu de tout ça, une salle ultra-moderne et entièrement modulable de 25 000 places. De retour au All Bar One où TT a donné rendez-vous à toute la communauté NBA française, ça fait du bien d'entendre un peu la langue de Molière tout à coup. Rencontre avec Bastien et Clément, hyper accessibles et avenants.
Et le match alors ?
Oui, bon c'est vrai, on est là pour ça quand même. Dès le début on sent que les américains savent y faire niveau ambiance. Sono à fond, on est de suite dans le truc. Un coup d’œil dans les tribunes et l'impression de la veille se confirme, la salle est bleue et orange. Officiellement Washington est à domicile, speaker, mascotte, cheerleaders, le parquet à eux, pas le public. Et ça se sent dès le début du match. Les Wizards sont fébriles. Beal force des shoots compliqués, les turnovers s’enchaînent et les Knicks prennent d'entrée les devants. Luke Kornett est adroit du parking, Mudiay fait des différences. Même s'il y a pas mal de choses à redire, NY semble plus en jambe ce soir. Et logiquement ce sont eux qui mène de 10 points à la fin du premier QT. Petit plus pour des Frenchies comme nous, Ntilikina et Mahinmi grappillent quelques minutes sous nos yeux. Le second QT est beaucoup plus disputé, Beal relance (un peu) la machine et Otto Porter se montre très présent. Mais le match n'est pas vraiment le plus plaisant à voir. Nouvelles pertes de balles, des systèmes pas vraiment flagrants à voir. Il ne faudra pas s'attendre à un score fleuve, mais les Knicks continuer de maîtriser leur sujet et conservent leur avantage jusqu'à la fin du 3e QT.
Et le tank se mit en route
Plus que 10 min à jouer, NY mène toujours de +12. La fin de match s'annonce tranquille. Tanking ou fébrilité, je vous laisse juger. Dans tous les cas, Washington revient petit à petit dans le match. Beal s'approche enfin des 20 points, l'écart se réduit à vue d’œil. Les deux équipes se rendent coup pour coup et le chronomètre se rapproche de la fin. Le speaker tente de lancer quelques “Defense, Defense” lorsque les Knicks ont la possession, il comprend vite que le public est acquis à la cause des adversaires et ne le suivra pas. Quelques secondes à jouer, 100-99 Knicks, possession Wizards. Beal lance Otto Porter qui arrive lancé sous le cercle et pose un lay-up. Trier monte au contre, et sors le ballon. La salle exulte, les Knicks aussi. Pas l'arbitre. Le temps de comprendre et on aperçoit les Wizards se congratuler. Goaltending ! Les officiels demandent tout de même la vidéo pour confirmer. Quelques minutes de suspense supplémentaires, les images défilent sur l'écran géant et elles semblent donner raison à l'arbitre. Le contre illégal est confirmé 101-99 Wizards. L'arbitre donne 0.4 secondes à jouer. Plus personne ne se fait d'illusion. Le dernier tir désespéré des Knicks passe loin du cercle. Washington tient sa 19 victoire de la saison. Beaucoup plus difficilement que prévu.
On ne s'attendait pas vraiment à un match aussi serré, mais au moins on aura eu à droit à quelques minutes sous haute-tension. Alors c'est vrai, ce n'était pas les USA, ce n'était pas le Madison Square Garden ou le Staples Center. Mais voir un match de NBA est un rêve pour beaucoup d'entre nous et ce genre d’événement permet à un peu plus d'européens de pouvoir en profiter. Ah, et au fait puisque c'est officiel : NBA, See You In Paris !