Si la NBA va reprendre ses droits fin Juillet, seulement vingt-deux équipes sur les trente qui constituent la ligue rejoueront des matchs à Orlando. Ainsi, pour huit franchises, la saison est d’ores et déjà terminée et il est déjà l’heure de faire le bilan. Aujourd’hui, retour sur la saison des Bulls, une franchise aux fondations de plus en plus solides.
L’illusion de jours meilleurs
Du positif mais pas de folie
Au sortir d’une saison 2018-2019 décevante mais où l’avenir s’est éclairci, les Bulls se devaient de renforcer leur effectif pour espérer continuer de remonter la pente. Pour se faire, la franchise s’est d’abord appuyée sur la Draft. Avec le 7e choix, Chicago a misé sur le meneur de North Carolina Coby White, puis à utilisé son 38e choix pour sélectionner Daniel Gafford, intérieur d’Arkansas. Deux joueurs qui s’avéreront être de très bonnes pioches pour la franchise. Du côté de la Free Agency, peu de mouvements d’envergure à signaler : Robin Lopez et le français Timothée Luwawu-Cabarrot quittèrent le navire, tandis que Thaddeus Young et Tomas Satoransky vinrent renforcer les rangs des taureaux. Rien de bien flamboyant, mais des choix qui semblaient intéressants.
D’optimisme à pessimisme, il n’y a qu’un pas
Avant les premiers matchs de saison régulière, nombreux étaient les observateurs à entrevoir un possible run des Bulls dans la course aux playoffs. Néanmoins, les fans et les optimistes ont vite déchanté. Dès le mois d’Octobre, les joueurs de Jim Boylen furent dans le dur avec seulement une victoire en cinq rencontres. Les choses ne vont pas s’améliorer le mois suivant avec un petit bilan de 5-10 en Novembre, suffisant pour laisser planer le doute d’une énième saison moyenne.
De plus, outre les résultats, l’équipe ne séduit pas avec son jeu. L’équipe a énormément de mal à produire quelque chose offensivement et se repose trop sur son franchise player Zach LaVine, tandis que la défense montre déjà ses limites. Les critiques fusent déjà et tout cela ne va pas s’améliorer avec une vague de blessure dans l’effectif.
Des absences trop importantes
Si les Bulls vont réussir un mois de Décembre convenable (7-7, bilan à l’équilibre à domicile comme à l’extérieur), Janvier va sonner le glas de leurs derniers espoirs. Comment ? Avec la perte successive d’une grande partie des piliers de l’équipe sur blessure. Dès le 9e match de la saison, le ciel était tombé sur la tête des Bulls avec la perte d’Otto Porter, une absence qui se prolongera jusqu’au mois de mars. La suite sera terrible avec les pépins physiques successifs de Wendell Carter, Lauri Markkanen puis Kris Dunn. Même le rookie Daniel Gafford, de plus en plus à son aise en NBA, va rater la moitié du mois. Sans ses cadres, les Bulls vont plonger en Février en ne remportant qu’un match (N.D.L.R : face aux Wizards) malgré le All Star Break.
Boylen pas aidé mais en danger ?
Pour finir la saison, les Bulls vont légèrement redresser la barre avec deux victoires en cinq matchs suit au retour de nombreux cadres, permettant à la franchise de terminer l’année avec un bilan de 22-43 (soit autant de victoires que la saison précédente avec moins de matchs disputés). Quel constat tirer de cette saison ? Difficile de ne pas blâmer Jim Boylen, même s’il n’a pas été aidé par un effectif rarement au complet. Ses rotations étaient plus que discutables et son système offensif n’a pas permis aux Bulls d’exprimer pleinement leur talent (29e offensive rating devant les Warriors). Seule la défense semblait tenir la route (13e defensive rating) lorsque les clés de voûte (Wendell Carter, Kris Dunn) étaient présents et a redoré l’image de l’équipe.
Si le coach n’est pas le seul blâmable dans cette histoire, il pourrait être le prochain à faire sa valise après l’éviction de Gar Forman et son remplacement par Mark Eversley, ancien membre de l’organisation des Sixers.
Les Trophées de la Rédac’
Le MVP : Zach LaVine
Qui d’autres auraient plus obtenir ce titre honorifique de MVP des Bulls ? Véritable point d’encrage de l’attaque de Chicago et largement meilleur scoreur de l’équipe (25,5 pts/match), il a donné le ton pendant toute la saison. Si Chicago n’a pas totalement coulé cette saison c’est en grande partie grâce à lui et grâce à une santé qui l’a enfin laissé tranquille. Oui, car pour la première fois depuis son arrivée dans l’Illinois il a presque disputé tous les matchs de la saison (cinq rencontres manqués). De fait, il a pu s’exprimer pleinement et est même venu frapper à la porte du All Star Game, sans pour autant y obtenir une sélection.
La Saucisse : Otto Porter
Arrivé de Washington au cours de la saison 2018-2019, Otto Porter incarnait l’espoir cette saison à Chicago. Excellent shooteur, il s’était très bien intégré dans l’effectif l’an dernier avant de se blesser. Cette année encore, son corps l’a lâché pour le plus grand malheur des fans. Au final, il n’aura disputé que quatorze matchs, trop peu pour prouver que les Bulls ont fait le bon choix de le recruter. Disposant d’une player option grassement payée au vu de la situation actuelle, il devrait rester à Chicago un an de plus, en espérant qu’il puisse enfin montrer pleinement pourquoi la franchise a misé sur lui.
Le +/-
Le + : Le 5 Majeur
Le – : La santé de l’effectif
Et la saison prochaine ?
Recruter malin et bien drafter
Sur le papier, Chicago a de solides fondations avec un 5 Majeur intéressant lorsqu’il est en bonne santé (White – LaVine – Porter – Markkanen – Carter Jr). Cependant, il va falloir recruter sur les ailes et dans la raquette afin d’apporter plus de profondeur à l’effectif. Tous les postes doivent être doublés, sauf peut-être celui de meneur de jeu où Tomas Satorasnky est sous contrat et où Kris Dunn pourrait être prolongé. Problème pour Chicago, il n’y a que trois joueurs en fin de contrat et peu de marge dans le salary cap et il faudra donc monter des transferts pour améliorer l’effectif.
La Draft permettra également à la franchise de se renforcer. Avec un choix dans le top 10 presque assuré, les Bulls auront le luxe de sélectionner un gros prospect en Octobre prochain. En fonction de la Lottery, deux possibilités s’offriront à eux : sélectionner un meneur si la direction ne voit pas Coby White comme une solution sur le long terme, ou renforcer les ailes si leur choix est un peu plus bas. Si la première option pourrait mener à Tyrese Haliburton au vu de l’ordre probable de la Draft, la deuxième option pourrait les conduire à sélectionner Deni Avidja ou Isaac Okoro. Recruter un poste 4 comme Obi Toppin n’est pas non plus impossible, mais cela semble moins probable.
L’avis de la Rédac’
Chicago a les fondations pour redevenir compétitif rapidement, mais sera-ce le cas l’an prochain ? Rien n’est moins sûr. Le sort devra leur être favorable en laissant les joueurs tranquilles en terme de blessures, et il faudra que Jim Boylen puisse enfin déterminer de bonnes rotations avec les quelques ajouts de l’intersaison. Jim Boylen, justement, sera un élément clé de la réussite des Bulls. S’il arrive à développer un jeu intéressant offensivement, les Bulls auront un shot pour les dernières places qualificatives en playoffs. Dans le cas contraire, cela devrait être la porte et une nouvelle saison en eaux troubles pour Chicago, malgré le talent présent dans l’effectif.
Selon Arthur Schopenauer, “Les neuf dixièmes de notre bonheur reposent sur la santé. Avec elle, tout devient source de plaisir”. Espérons pour les Bulls que le philosophe autrichien ait vu juste et que la grande majorité des problèmes de la franchise se règlent si leurs joueurs sont en bonne santé l’an prochain.
Santé et attaque, deux éléments qui ont cruellement manqué aux Chicago Bulls cette saison. La saison prochaine sera cruciale, car les Bulls se devront d’enfin sortir la tête de l’eau.
À suivre : Le Bilan des Charlotte Hornets