Après onze mois fournis en évènements sportifs, notamment à cause du report de nombreuses compétitions qui devaient avoir lieu l’an passé, le mois de décembre conclut un cru 2021 encore riche en émotions. De la septième bague de Tom Brady au titre de champion du monde de Fabio Quartararo en Moto GP, en passant par les Jeux olympiques et paralympiques, We Sport revient sur 30 moments marquants qui ont rythmé l’année civile. Aujourd’hui, retour sur le dernier Super Bowl, qui a vu Tom Brady obtenir son septième titre de champion.

Nouveau cycle et pari payant

L’histoire de la septième merveille de Tom Brady ne débute pas en 2021, mais bien au cœur de l’année précédente. Le 17 mars 2020, alors que le monde vit au rythme des confinements et de l’émergence de la Covid-19, une bombe est lâchée en NFL : Tom Brady ne reviendra pas sous le maillot des Patriots. Membre de l’organisation depuis sa draft en 2000, Terrific Tom met donc un terme à plus de vingt ans de vie commune, s’embarquant ainsi dans un nouveau défi.

Ce nouveau défi aura lieu au soleil, bien plus au sud que la Nouvelle-Angleterre, du côté de Tampa Bay. En effet, dès le lendemain, il est annoncé que le quarterback quarantenaire rejoindrait les Buccaneers, franchise coachée par Bruce Arians toujours en quête du premier titre de son histoire. Pour Brady, le défi est triple : prouver qu’il est capable de performer dans une autre franchise que les Patriots, mais aussi le faire à un âge où ses belles années semblent être derrière lui et dans une franchise sans grande réussite récente (aucune qualification en playoffs entre 2007 et 2020). Un pari plus que risqué donc, surtout que le Super Bowl LV, celui de 2021, est prévu à Tampa, et qu’aucune franchise n’a jamais disputé (et donc remporté) un Super Bowl à domicile dans toute l’histoire de la NFL.

Une saison régulière réussie

Rapidement, les choses fonctionnent bien pour Tom Brady et ses nouveaux coéquipiers. Très bien entouré (Godwin, Evans, Gronkowski, Fournette), il permet aux siens d’atteindre la barre des sept victoires – nombre de succès de la franchise l’année précédant la venue de Brady – dès la dixième semaine, et les Bucs luttent avec les Saints pour le titre de division dans la NFC Sud. Dans son sillage, Tampa Bay terminera l’année avec un bilan de (11-5), son meilleur depuis 2005, et, surtout, avec une qualification en playoffs. Offensivement, l’attaque a tourné à plein régime avec Brady sous le centre. Toujours aussi productive dans les airs, elle a profité de la venue du vétéran pour commettre moins d’erreurs et se transformer en véritable machine. La présence de Brady a boosté tout l’effectif, qui s’est immédiatement retrouvé parmi les prétendants au titre. Néanmoins, le plus dur restait à faire avec trois matchs à remporter pour atteindre le Super Bowl.

En playoffs, les Buccaneers vont faire tomber leurs adversaires un par un. Successivement, Washington (31-23), New Orleans (30-20) et Green Bay (31-26) se cassent les dents face aux Boucaniers, qui enchaînent les prestations de haut vol. En une seule saison, Tom Brady a donc permis à sa nouvelle franchise de s’inviter à son propre Super Bowl, une rencontre qui avait tout pour être épique.

Septième bague au doigt

Le dernier obstacle à franchir pour les Buccaneers dans la quête du second titre de leur histoire (après le Super Bowl XXXVII en 2002) était sûrement le plus redoutable. Face à eux, les Kansas City Chiefs de Patrick Mahomes, équipe championne en titre et battue seulement à deux reprises depuis le 18 novembre 2019. Pour voir se dégager une tendance entre ces deux équipes, la seule donnée disponible est le match de saison régulière entre les deux franchises qui s’est soldé par une courte victoire des Chiefs (27-24), une rencontre où Mahomes a fait le show et où Brady s’est fait intercepter à deux reprises. Pourtant, la réalité du Super Bowl fut tout autre.

Le début de la rencontre se veut assez poussif pour les Buccaneers. Lors des dix premières minutes, Tampa Bay doit punter à deux reprises et peine à se mettre en rythme, ne gagnant qu’un seul first down sur ce laps de temps. En face, Kansas City patine également mais va allumer la première mèche. Après un punt sur leur série d’ouverture, les Chiefs trouve des solutions au sol et remontent jusqu’aux 30 yards adverses, permettant à Harrison Butker de débloquer le compteur sur un kick (0-3). Malheureusement, ce court avantage sera le seul possédé par Kansas City au cours de la rencontre.

Dès la série suivante, Tom Brady et son attaque se mettent enfin en ordre de bataille et vont peu à peu prendre la main sur la rencontre. Grâce à un bon travail de Leonard Fournette au sol et à un Brady qui varie ses cibles, Tampa Bay rentre pour la première fois en zone rouge, avant que Rob Gronkowski ne termine le travail avec une réception dans la endzone (7-3). La machine est lancée, et personne ne réussira à l’enrayer. Avant la pause, les Bucs inscrivent deux nouveaux touchdowns par voie aérienne (Rob Gronkwoski puis Antonio Brown), et manquent même d’en inscrire un autre en se retrouvant bloqués à un yard de la zone d’en-but. Kansas City est touché et peine énormément à réagir, ne répondant qu’avec un second field goal d’Harrison Butker pour limiter la casse (21-6). En quelques minutes, les Buccaneers ont accéléré et semblent plus que jamais en route vers le sacre.

Cette tendance va se confirmer dès l’entame de la seconde période. Si les Chiefs continuent de grappiller quelques petits points grâce à un troisième coup de pied de leur kicker, (21-9) Tampa Bay est sur sa lancée et va aggraver le score. Sur leurs deux premières séries du second acte, les Buccaneers inscrivent un quatrième touchdown, Leonard Fournette à la course, et un field goal. 31-9, Kansas City est sonné, détaché et étouffé : la messe semble dite pour les joueurs d’Andy Reid. Si les Chiefs avaient réalisé un comeback l’année précédente pour renverser les 49ers et s’adjuger le Super Bowl LIV, il n’en sera rien en 2021. Parfaitement contenue tout au long de la rencontre, l’attaque pourtant si explosive de Kansas City n’y arrive pas, à l’image d’un Patrick Mahomes intercepté à deux reprises en fin de match. Le score n’évoluera pas, Tampa Bay est sacré à domicile et Tom Brady renforce encore sa légende en décrochant une septième bague. Plus que jamais une prouesse qui le place parmi les références de son sport, voire même le seul à pouvoir prétendre au titre officieux de G.O.A.T (Greatest of All Time, meilleur de tous les temps).

Du choc de son départ de la Nouvelle-Angleterre à une septième bague de champion avec Tampa Bay, Tom Brady est devenu éternel en 2021. Rendez-vous demain pour la suite de notre série avec un passage par le monde de l’ovalie et le Top 14, où Toulouse a remporté son vingt-et-unième titre de champion de France.

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